L’idée qui parcourt ce suspense dans l’espace est tout simplement magistrale. Jugez plutôt : deux équipes d’astronautes, une russe et une américaine, travaillant en orbite de la Terre dans la fameuse Station Spatiale Internationale du titre sont toutes deux chargées par leurs gouvernement respectifs de prendre le contrôle de ladite station par tous les moyens suite à l’éclosion d’un conflit nucléaire sur Terre entre les deux nations. Un postulat clairement propice à un thriller à couteaux tirés et en apesanteur qui allierait originalité du lieu et high concept inédit. Et la cinéaste Gabriella Cowpertwaithe, qu’on n’attendait pas là après deux films plutôt terre-à-terre et à teneur plutôt dramatique (le beau « Our friend » et l’inédit « Megan Leavey »), s’en tire avec les honneurs mais ne transcende pas cet incroyable concept au-delà de nos attentes.
On ne peut pas dire non plus qu’elle assure juste le strict minimum comme une yes woman à la botte d’Hollywood et venant juste chercher son cachet pour mettre en scène cette histoire. En effet, « Station Spatiale Internationale » se déroule sans baisse de rythme et sans accroc maintenant toujours la tension et notre attention. Cependant, et c’est peut-être le problème, on aurait aimé que le script aille plus loin et nous surprenne davantage après cette prémisse ambitieuse et plein de potentialités. Peut-être est-ce le budget limité et la courte durée (l’un aboutissant aussi probablement à l’autre) qui empêchent des développements plus inattendus et extraordinaires. Ce qui ne veut pas dire pour autant que le long-métrage fasse faux ou cheap. Au contraire, le peu de moyens n’a pas empêché des effets visuels probants et un décor auquel on croit.
Les acteurs choisis pour garnir cette confrontation internationale dans l’espace, ne sont pas aussi prestigieux que celui d’un « Gravity » - ou toute autre récente incursion bien plus onéreuse concernant les films spatiaux - mais tous font le job comme il faut. Mais il est vrai que par rapport au film précité d’Alfonso Cuaron ou encore à l’excellent « Life » et sa créature extraterrestre pour ne citer que des œuvres récentes, ce « Station Spatiale Internationale » apparaît bien plus quelconque et se positionne davantage comme une bonne série B du samedi soir. On aurait aimé que ce soit un peu moins prévisible, plus retors et surtout plus angoissant. Ce qui n’est que très rarement le cas. On ressent donc une petite frustration après avoir été hypé par un concept aussi imparable. Néanmoins, « S.S.I. » reste un film divertissant qui optimise son petit budget avec beaucoup d’humilité.
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