Nouveau déchainement de violence avec la série I spit on your grave, initié par un remake de 2010 à la photographie assez dégueulasse et aux ambitions très putassières, qui prolongeait le sévice du viol suffisamment longtemps pour justifier des représailles toutes aussi longues et gratinées (à base de bite coupée, de sodomie au fusil à pompe et de soude caustique). La suite était encore pire, avec une situation initiale atroce (et efficace) qui devenait très vite d'une complaisance totale dans l'exploitation avant de revirer sur le gore sadique un peu cracra (nécrose et autres mutilations lentes). Qu'est-ce que peut donc bien nous réserver cette suite ?
Et bien coup de pot, ils innovent ! C'est déjà une vraie suite (alors que le 2 était un remake du 1 en plus débridé), dans laquelle on retrouve l'héroïne du premier, qui tente de retrouver une vie normale. Mais le traumatisme (et surtout les envies constantes de tuer des mecs menaçants) lui polluent la vie. Elle intègre donc un comité de victimes de viol qui partagent donc leurs peines et leurs angoisses. Elle y rencontre une autre victime qui veut quant à elle faire justice, et qui l'incite petit à petit à faire des missions commando pour menacer les anciens agresseurs du groupe. Voilà qui est nettement plus intéressant et ambitieux. J'avoue avoir plutôt aimé la première partie, qui prend son temps pour poser le personnage et qui désamorce continuellement les scènes de tension où le viol raccoleur (attendu) pourrait survenir. Le film veut surprendre à ce niveau là en oubliant justement le viol, et en partant davantage sur le terrain du vigilante. D'ailleurs, le seul viol suivi de meurtre du film, on ne le verra pas. Et façon spiderman, notre victime s'en va aller rendre les coups. Concept fort et fonctionnel jusqu'à ce qu'on arrive à la première agression, où l'ancien agresseur se fait littéralement éclater au pied de biche. Et paf, la logique vigilante, y en a pas ! Et dès la seconde, avec son émasculation-découpage-castration, on sait qu'on retombe bien dans la crasse de la complaisance. A partir de là, c'est l'ange de la vengeance sans l'empathie ni la fièvre visuelle. On ne se souviendra que d'une seule scène dans le film : la sodomie avec un tuyau en métal enfoncé à la masse. Tiens sale pédophile ! La scène est tellement outrancière et racoleuse que malgré les hurlements du pédophile en question, je ne vois pas comment on peut retenir son rire devant pareil excès. On ne va pas spoiler la fin, mais quand le script a déjà dégénéré dans sa logique, la conclusion reste dans la lignée... Film intéressant très vite gâché par un retour aux ingrédients de base, I spit on your grave 3 est à l'image de la trilogie, finalement assez uniforme sur l'échelle de la qualité.