Quelques années après le remarquable Nobody Knows, Hirokazu Kore-Eda refait de l'enfance la thématique principale d'I Wish, où il va dresser le portrait de deux frères ne vivant plus ensemble depuis le divorce des parents.


Il y a cette fascinante capacité chez Kore-Eda d'aborder avec justesse et simplicité la famille sans jamais donner l'impression de radoter ou de se répéter, et dans I Wish, c'est par le prisme de l'enfance qu'il va la mettre en scène. Il y jette un regard à la fois juste et délicat, sachant prendre avant tout le point de vue de l'enfant, et il arrive à nous immerger dans cette histoire, à nous la faire vivre, et on oublie finalement assez vite l'intrigue autour des vœux et de la reconstitution ou non de la famille.


Derrière ce qui pourrait s'apparenter à une certaine naïveté se trouvent des sujets plus graves, plus forts, comme l'abandon, la dure réalité de la vie, surtout pour des enfants devant subir les choix des parents, et surtout l'ignorance du monde adulte et la façon dont il est aveugle face à celui de l'enfance. Il arrive à toujours trouver le ton juste tout en faisant preuve d'une réelle sensibilité, arrivant à créer une atmosphère et surtout une émotion et un attachement autour des deux gamins, dont les insouciants portraits sont écrits et mis en scène avec une finesse qui n'a d'égale que l'humanité et l'espoir véhiculés par cette chronique de l'enfance.


Cet attachement permet à Kore-Eda de prendre le temps pour développer ses personnages, atmosphères et thématiques, on voyage doucement, au rythme de l'enfance, et il n'en oublie pas une certaine authenticité ainsi que quelques petites touches d'humour qui marchent bien. Il y a aussi le contexte d'un pays qui, s'il n'est pas vraiment abordé, reste plus qu'intéressant en arrière-plan, tandis que les deux enfants sont incarnés avec grand talent par les frères Maeda, qui parviennent à être justes, attachants, touchants et jamais irritants.


Hirokazu Kore-Eda propose avec I Wish une fable juste et sensible sur l'enfance, arrivant à voir le monde de leur façon sans jamais tomber dans la niaiserie, mais sachant au contraire véhiculer humanisme et émotion.

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le 25 oct. 2017

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Docteur_Jivago

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