Bien que Jonathan Hensleigh ait été le scénariste de Die Hard 3, sa filmographie a démontré qu'il avait quelques bonnes idées au début des années 90 mais que son talent était en réalité très limité. Son approche comico-prétentieuse du Punisher en 2004 ("C'est du Sergio Leone adapté par Clint Eastwood avec des touches de Don Siegel.") puis son passé inaperçu Welcome to the Jungle trois ans plus tard ont non seulement prouvé que ses heures de gloire étaient derrière lui mais également qu'il n'était pas un cador derrière la caméra. Son quatrième film vient se greffer à ce CV peu glorieux.
L'idée de Ice Road peut s'avérer excellente, faire un remake officieux du Sorcerer de William Friedkin, lui-même une refonte, dans un décor enneigé avec une foule de dangers inhérents à la fragilité de la glace et à la basse température avait de quoi faire frémir. Et en soi le scénario n'est pas si dégueu qu'il en a l'air, mis de côté les rebondissements téléphonés et autres passages classiques au genre. Le réel souci, outre la mise en scène tout bonnement ratée de Hensleigh, c'est l'écriture. Un bon synopsis ne fait pas un bon scénario et durant presque deux heures, jamais Ice Road ne viendra démentir l'adage.
Personnalités des protagonistes survolées, dialogues surfaits, rythme décousu, ruptures de ton effarantes, suspense inexistant, montage précipité incapable de présenter correctement les enjeux dramatiques indispensables à la tension nécessaire voulue par le récit... On rage. Ajoutez à cela une interprétation au ras des pâquerettes (Liam Neeson le bourru qui doit verser une larme factice avant de resserrer la mâchoire) et des séquences d'action à peine soutenues et vous obtenez ici un projet tout juste regardable, une sympathique série B pas folichonne mais pas non plus désagréable, qui aurait pu être un tout autre film en d'autres mains.