Le pauvre Liam Neeson, qu’est-ce qu’il prend cher ! Depuis qu’il enchaîne les films de série B, chaque nouvel opus qui sort se fait détruire en bonne et due forme. Ice Road ne fait pas exception à la règle. Il en prend même pour son grade un peu plus que les autres. J’avoue ne pas bien comprendre pour quelle raison. Si une ou deux scènes souffrent, certes, d’effets visuels limités, l’ensemble a quand même de l’allure. Porté par des paysages époustouflants et des cascades en camion impressionnantes, le film ne manque pas d’atouts. Savant mélange de film d’aventures et d’action, il assure sa mission avec brio. Avec un montage particulièrement ample, contrairement à celui offert dans la plupart des films d’action qui masquent la qualité (?) des cascades, le résultat est ici bien plus efficace.


Hommage évident au Salaire de la peur ou à Sorcerer, avec notamment la scène du pont, même si le film ajoute maladroitement un antagoniste qui ne s’imposait pas, cette série B ne démérite pas. Bien entendu, elle regorge de péripéties attendues et convenues, et elle enchaîne les invraisemblances au fur et à mesure que le récit avance. Le « méchant » ne meurt jamais (voire ne se blesse même pas le petit doigt après une chute vertigineuse dans son véhicule), l’émotion est évidemment facile et le plus souvent factice, mais le film possède une véritable énergie. Toute la première partie qui fait alterner scènes dans la mine et sur les eaux glacées est franchement réussie. Les scènes en camion sont réalistes et le résultat ne sombre jamais dans la cascade grotesque que semble suggérer l'affiche.


L’ensemble aurait cependant gagné à être plus épuré dans son dernier tiers où les situations sans surprise se multiplient et s’étirent péniblement. Le méchant finit par être ridicule à force de refuser de mourir (ah oui, désolé pour le spoil, mais, bien évidemment, Liam Neeson châtie les méchants comme Charles Bronson sulfatait la vermine à près de 70 balais). Cet aspect too much fait les choux gras des dézingueurs de notre sympathique actionner mais, franchement, s’ils attendaient du Ingmar Bergman ou du Woody Allen, il ne fallait pas frapper à cette porte. Ce n’est pas grand cinoche, bien sûr, mais c’est un divertissement vraiment très sympa qui fait le job.


Play-It-Again-Seb
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le 3 mars 2023

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