On connaissait ZatoÏchi, voici Ichi, son pendant féminin moderne.
Les films de la saga Zatoïchi ont beau avoir été produits à la chaîne - 26 films, dont 25 entre 1962 et 1973 - être de qualité inégale, avec des scénarii souvent simplistes, ils n'en sont pas moins portés à bout de bras par le grand acteur Shintarō Katsu, éblouissant dans le rôle du masseur (et yakuza) aveugle. La série est mythique. Son "remake" par Takeshi Kitano, est également très convaincant.
Avec "Ichi", malheureusement, on a voulu trop tirer sur la corde. Déjà, en soi, l'idée de féminiser le rôle de Zatoïchi est discutable. Cela n'apporte rien de vraiment nouveau à la saga. On a voulu faire la même chose avec "Ghostbuster", sans grand succès là aussi. Sans compter que l'actrice Haruka Ayase n'a pas l'aura de Shintarō Katsu et de Kitano. Et sa crédibilité en tant qu'aveugle laisse à désirer.
Quant au personnage du samouraï, il perd, dès le départ, toute crédibilité, malgré l'explication donnée à sa couardise (il a failli tuer sa mère accidentellement quand il était enfant) : cela n'explique pas le fait qu'il ne puisse ni dégaîner son katana, ni même se défendre, alors qu'il sait se battre et qu'il pourrait très bien utiliser un bâton comme substitut. Bref, il y a là une incohérence scénaristique flagrante, qui, je l'avoue, m'a vite exaspéré !
Autres incohérences : les yakuzas, qui contrôlent le village, ressemblent à des enfants de coeur et les bandits qui les rackettent sont caricaturaux ! La scène d'intimidation du représentant shogunal par les bandits est elle aussi difficile à avaler ! Le pauvre n'a même pas d'escorte pour le protéger ! Ridicule...
Ni les clins d'oeil à la saga originale (la scène de la salle de jeu par exemple), ni les scènes de combat, ni la mise en scène en générale, ne réussissent à sauver ce "Ichi" poussif et raté.