Bon. Balayons d'emblée les écueils et autres remarques lassantes. C'est gore, c'est dégueu, c'est déjanté, c'est n'importe quoi, c'est sadique, c'est ceci, c'est celà et bla et bla et blââââaaa.

Honnêtement sans vouloir être méchant avec l'équipe CG et effets spéciaux/maquillage du film, ça frise plus la parodie façon Bitoman (les connaisseurs apprécieront) que le spectacle viscéralement écoeurant voire choquant (excusez moi j'étouffe un rire...).
Et sans vouloir être méchant avec les personnes outrées par certaines scènes du film, lorsqu'on se lance dans le visionnement d'une oeuvre dont la réputation sulfureuse du réalisateur est notoire et dont le synopsis ou les images sont facilement consultables à notre glorieuse époque de l'accès facile à l'information, pour au final se déclarer outré, choqué et dire que c'était de la merde; et bien excusez moi, mais j'appelle ça du sado-masochisme...ou de la stupidité.

Faut pas avoir honte c'est humain.

MAIS ceci n'est pas un pamphlet en faveur du film, juste une remise en place, car faut pas non plus déconner, malgré des qualités indéniables (Miike est loin d'être dénué de talent), il souffre tout de même de quelques défauts.

Un peu décousue et pas franchement crédible cette histoire de tueur déviant en cosplay de biker BMX, mais bon ce n'est pas non plus de l'art et essai. Ne connaissant pas le manga d'origine je me demande donc si c'est l'adaptation qui est bancale ou bien le récit dont elle est issue. Un poil long (2h) le métrage dévoile alors un petit défaut de rythme, comme un creux, avec pourtant des mouvement de caméra nerveux fort plaisant. Alors au final le film divise, d'où le 7 en ce qui me concerne.

Restent cette façon de filmer typique de Miike, libre, mouvante, graphiquement inventive, le personnage de Kakihara (excellent Tadanobu Asano) dont la nonchalance et la folie desespérée couplées à un visage sympatiquement malsain en font un personnage fort attachant; et pour finir cette vision d'une Tokyo bleutée, crade, encrée dans le réalisme d'une ville "d'en bas de la rue", loin de l'image proprette et lumineuse des quartiers touristiques qu'on a l'habitude de voir.

Certes c'est parfois gratuit, on se demande un petit peu où ça veut en venir, ça peut dérouter si les Bronzés font du ski est le film le plus subversif qu'on ait vu; mais comparer Ichi the killer avec "Les 120 jours de Sodome", ça me laisse...pensif.

Par contre j'ai une question: après La mélodie du malheur, et maintenant Ichi the killer; Miike aurait il un délire avec les corbeaux? Ou leur en voudrait il pour quelque chose en particulier?

Créée

le 12 mars 2011

Modifiée

le 26 août 2012

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real_folk_blues

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