"Les policiers vivent très près de la violence et du crime et certains gardent leurs distances mais d’autres trébuchent pour tomber dans leur enfer privé" ('"private hell". C'est la conclusion du chef de la police, joué par Dean Jagger.
C’est un des premiers films que j’ai vu enfant, je ne sais plus si c’était dans un cinema en plein air ou dans une salle étouffante, et je n’en avais gardé comme images que l’arrêt brusque de deux policiers dans la nuit près d’une vitrine cassée par des malfrats, puis que le brun ne résistait pas à confisquer pour lui-même le butin des voleurs qu’ils avaient ainsi surpris. Et je me souvenais aussi du visage triste de son ami le policier blond intègre.
C’était un souvenir fort mais c’était tout. Quand bien plus tard je découvris dans une iconographie de films noirs le superbe sourire maléfique de Steve Cochran (le brun) et à côté de lui la tête pleine d’accents circonflexes de Howard Duff (le blond) - c’était donc eux - je fus triplement heureux car le film était de mon cher Don Siegel, et avec de surcroît la subtile et charmante Ida Lupino.
Comme le DVD avec des sous-titres était introuvable (il n'y avait qu'un VHS), je me mis à vérifier régulièrement une sortie mais je ne pus trouver qu’un CD de la BO du film, un bel album de jazz. Enfin en 2018 je trouvais une édition dvd en V.O. avec des sous titres espagnols. (A noter que c’est seulement en Espagne qu’on trouve aussi des westerns inédits en France). En revoyant maintenant le film après si longtemps, mon avis est que c’est un bon petit polar des débuts de Siegel, qui n’a pas gardé la magie de mon souvenir d’enfance, mais qui a nombre d’à-côtés méritants.