Un homme retrouve sa femme et ses filles dans un village mexicain, après avoir passé clandestinement quelques années aux Etats-Unis pour gagner de l'argent. Revenu parmi les siens, il aspire à offrir à ceux qu'il aime une vie meilleure.
Ici et là-bas, premier film de Antonio Mendez Esparza, détonne par son ambiance lumineuse et douce et son calme ambiant.
Lent et parfois très contemplatif, il risque de rebuter une partie de ses spectateurs. C'est pourtant dans son approche du quotidien, dans sa façon de filmer la vie simple d'une famille qu'il puise toute sa force.
Le réalisateur magnifie l'ordinaire, il nous invite dans l'intimité d'une famille qu'il filme avec respect, nous permet d'être les témoins de scènes magiques comme ce très beau passage où Pedro interprète une chanson à son épouse et ses filles qui se moquent gentiment de lui où quand Pedro s'entretient avec une vieille dame à propos se son futur enterrement : il y a vraiment un truc qui se passe, c'est très fort.
Et puis, si Pedro est parti s'exiler quelques temps loin de sa famille, c'est pour pouvoir subvenir à des besoins aussi simple que pouvoir offrir une glace à ses filles, soigner sa famille et pourquoi pas monter ce groupe de rock qui lui tient tant à cœur... pas plus.
Toute l'action du film se passe au Mexique, le là-bas du titre, les Etats-Unis, ne sont pas montré... Le film réussi néanmoins à dénoncer toute la différence qui subsiste entre ces deux voisins : la difficulté pour Pedro de soigner son épouse et celle de retrouver du travail sur place...
La mise en scène silencieuse et pleine de longs plans-séquences contemplatifs est à l'image de Pedro, douce et sereine.
Jamais complaisant, ni condescendant, Antonio Mendez Esparza montre toute la dignité de ces hommes et de ces femmes, sans jamais être misérabiliste et ça fait du bien.
Un très beau film.