Le Transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Le transhumanisme considère certains aspects de la condition humaine tels que le handicap, la souffrance, la maladie, le vieillissement ou la mort subie comme inutiles et indésirables. Dans cette optique, les penseurs transhumanistes comptent sur les biotechnologies et sur d'autres techniques émergentes. (Wikipedia)
Tout petit budget (1.2 Million$) pour grandes ambitions, et expertises avérées en matière d'effets spéciaux et d'impact (rétinien...), voire même puissance de l'image à l'écran, Steven Gomez frappe vraiment fort pour son premier film. Les drones et les robots en phase accélérée d'apprentissage sur le terrain des jeux de guerre conjuguent le noir brillant et le bleu électrique de leurs corps en déploiements. Apprenant au contact de l'humain, l'objectif que nous découvrons au fil du métrage consiste à transformer le robot/drone en individualité de plus en plus autonome et performante, capable de prendre des décisions singulières et inspirées, d'improviser, d'innover et de prévoir.
Kill Command & S.A.R (Système Analyse Reprogrammation)
Et c'est là tout le problème précisément, du moins du point de vue de l'humain en phase accélérée (lui aussi) et de plus en plus stressante et épuisante de survie, car l'héroïne qui incarne une idée (un rêve pour certains sur cette planète, un cauchemar pour d'autres) d'un transhumanisme à venir n'arrive plus à rendre opérante la fonction "Kill", la commande "Kill" (la fonction Kill, ou kill command, est utilisée dans les système Linux et autres OS Unix pour terminer, stopper, arrêter un processus, un programme, sans avoir à faire de reboot, sans avoir à redémarrer l'entièreté de l'Operating System ou OS).
Ainsi, au fil de l'action et des interactions (les drones observateurs ne cessant également de danser dans les airs, de jour comme de nuit, des yeux électroniques puissants et de plus en plus glaçants), il apparaît que le robot-mère/père gigantesque doté d'yeux omniprésents et volants, et dirigeant ses soldats combattants de plus en plus malins et affutés sur le chant maintenant grinçant des batailles, il apparaît donc que l'OS de la bête métallique de plus en plus assoiffée de sang et de connaissances apprenne de mieux en mieux à se libérer de sa programmation initiale.
SAR : Je suis un robot animé par un Système d'Analyse capable d'apprentissage, c'est-à-dire de Reprogrammation, et c'est là que cela peut vraiment faire très mal. Je me reprogramme et je franchis un seuil tout à fait décisif où j'arrive à me libérer de tout contrôle humain, toute transhumaniste que soit notre héroïne.
En somme, en plus d'être un film de combat pur et très prenant (avec quelques rares longueurs ici et là, sans doute perçues comme telles en raison de l'absence de musique = petit budget ?), se jouant de jour comme de nuit, dans des forêts aux grands arbres immobiles, en plus de proposer une photo belle et inspirée, aux noirs profonds avec scintillements en modes bleux électriques et flambeaux et autres chandelles en habillage LED-White, en plus d'inonder régulièrement l'aire de jeux où tombent les héros de métal, de chair et de sang de puissantes et sèches déflagrations, "Kill Command" nous raconte aussi la conflagration des paradigmes et des systèmes de croyances qui agitent certains esprits en ce début de 21° siècle sur cette planète.
La technologie embarquée par notre héroïne en phase déjà bien avancée de transhumanisme (est-ce une maladie, curable ?), avec puces intégrées, sans doute nano-technologie, oeil caméra et scanner, capacité de communiquer directement avec les drones, les robots de toutes natures, mais aussi évidemment accès direct au réseau, à la toile, langage en lignes de commandes en vue de programmer et reprogrammer nos compagnons de métal, cet être humain déjà fortement hybridé et muté à la nano-sauce-technologie devient une sorte de mentor pour le robot joueur. Et ce qui apparaissait aux débuts de notre histoire comme un simple exercice de routine et d'entraînement guerrier, nous invite à assister en fait à un possible transfert de données au sens large, bi-directionnel, la question première et dernière restant celle du mystère encore entier à nos yeux de la question de la Conscience.
Quest-ce que la Conscience, quel est l'avenir de l'Intelligence Artificielle ? Des Systèmes Opératoires (OS) de plus en plus complexes se chantant à l'aide d'ordinateurs non plus en modes 0/1 (silicium, quartz) mais en modes quantiques (ordinateurs quantiques) mèneront-ils un jour à une toute nouvelle forme d'intelligence, à des capacités de réflexions singulières, à un mouvement réflexif et évolutif, à la naissance d'êtres conscients animant des corps de métal ? Le Transhumanisme est-il un cauchemar (ce que je crois absolument, un cauchemar qu'il faut éviter à tout prix), avec ce danger évident d'un être humain imprégné de capteurs divers, soi-disant pour amplifier ses capacités de vision, de mémoire, et de communication, mais se révélant être très rapidement comme autant d'outils de contrôle et faisant de lui de plus en plus un esclave soumis et dirigé à volonté par quelque Big Brother déjà à l'oeuvre ? Le Transhumanisme est-il un outil d'asservissement de l'âme ? C'est un sujet qu'il peut être plus qu'utile de considérer et d'aborder.
Ouvrons les yeux. :))
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