Cette critique est toute personnelle, et c'est le but, mais je n'ai que rarement été autant impactée par le visionnage d'un film.
Bonne nouvelle ? Eh bien je ne pense pas, même si je suis très partisan de l'art comme réaction.
Je peux le dire sans exagérer, j'étais proche du traumatisme ????, alors que j'ai vu sans soucis bien des œuvres les plus sensibles. Ici, ce n'est pas ça. D'ailleurs, je pense qu'il peut être vu par des -10ans et qu'ils rigoleront bien ! ????
Oui, c'est une comédie, qui profite d'être une dystopie futuriste pour passer un message aux spectateurs d'aujourd'hui, grossissant une petite peur que l'on a toujours dans un coin de notre tête : Et si les gens devenaient de plus en plus con avec l'évolution de la société ?
Bien sûr, selon ce film et son hypothèse de départ, se serait très léger à chaque génération, avec un jugement très arbitraire par QI. Et qui aurait intérêt à se rendre compte de ça, alors que c'est ce qui fait marcher la consommation ?
Mais jusqu'où pourrait on "chuter" face à ce genre "d'évolution"? Quelle serait la collapsologie de notre monde ? C'est ce qu'imagine Idiocracy.
On ne passe à côté de rien et chaque cliché est traité avec une sorte d'humour acide. On ne sait pas toujours d'ailleurs à quel degré il faut le prendre par moment, il y a une ambiguïté latente entre le 1er, 2eme ou 100eme degré. Le film n'est pas mal fait en soi, mais il y a des facilités et des défauts dans l'histoire, la fin, les personnages, la réalisation, les plans... mais ce n'est pas ce qui justifie ma note, surtout qu'il faut reconnaître un certain talent pour penser à tant de trucs aussi cons, ça va au bout des choses (ou presque). Il y a un traitement intéressant du regard sur nos sociétés, sur ses problématiques actuelles allant de l'écologie à la surpopulation en passant par le chômage et la formation, le tout sur fond d'hyper méga consommation de tout, tout le temps, partout ! Il y a des moments où on peut faire des rapprochements avec WALL-E et d'autres où on pense plus à une série SF bidon en carton-pate. Je suis sure qu'il y a même là dedans quelque chose d'assumé voir de revendiqué.
Alors crions au génie ! (mais avec quelques soucis...) On est scotchés dès le début, avec un préambule expliquatif vraiment génial... et puis on entre dans l'histoire et là je ne sais pas si c'est du génie ou son inverse... quand on passe la moitié, je ne sais plus si je dois rire ou pleurer et prendre une corde, solide.
Mon principal problème c'est ce sentiment étrange et qui me hante encore (????) de profond malaise inqualifiable.
(=> Position fœtale, on prend son pouce et on se balance sur la berceuse de notre enfance, puis on va prendre chaque livre de chez soi pour s'en faire un doudou.) Chacun ses cauchemars ! ????
Ce malaise porte d'abord sur ce qui est raconté évidemment et puis sur la façon dont on l'aborde. Au début on pouvait partir sur un traitement décalé mais avec une vraie valeur ajoutée, cependant, rapidement la sauce ne prend pas et tourne pour nous offrir uniquement ce malaise voyeuriste et très orienté sur un pedigree précis de ce qu'on nous désigne comme étant "les cons". L'humour ainsi que le regard que je pensais au début prometteur, décalé et intéressant, tel un gâteau à étages avec différentes textures, a fait surtout dans le plus prévisible et il n'a pas suffit à nuancer le malaise constant avec un peu de relief. Dommage et déceptif.
J'ignore si j'ai été compréhensible dans mon analyse, mais c'est certainement une des plus difficiles que j'ai eu, déboussolée, ne sachant d'abord si mon impression avait une justification réelle ou presque seulement personnelle. Quelques jours de recul ont été utiles, mais d'autres ont pu arriver à un constat bien différent.
Je sais que beaucoup vont passer un bon moment et ce film a tout de même de l'intérêt, il mérite d'être vu, avec toutes les capacités d'humour du spectateur, surtout quand on le met en perspective avec l'actualité comme certains n'ont pas manqué de le faire...