Idol est le deuxième long-métrage de Lee Su-jin connu pour avoir réalisé A cappella (il écrit aussi ses films, au passage). Je ne connaissais pas ce réal avant de tomber sur un thread sur 4chan à propos des meilleurs films asiatiques de la période 2010. Comme j'ai une haute estime des opinions des incels de l'imageboard la plus haïe du monde, j'avais un peu d'attente sur ce film. Puis, soyons honnête, j'ai une inclinaison naturelle vers le cinéma asiatique.
Ça commence bien car dès les premières secondes, une voix off arrive à poser le malaise. Il s'en suit un placement avec minutie des éléments de l'intrigue. Une histoire de politique, d'ambitions, d'immigration, de prostitution, de relations parents-enfants compliqués et enfin le meurtre. No spoil, un thriller coréen sans meurtre c'est comme un grec sans frittes.
L'auteur a soigné l'écriture de ses personnages principaux, les deux pères agissent comme des miroirs l'un pour l'autre. Leurs trajectoires ne devaient jamais se croiser tellement leur quotidien est opposé, seulement il y a eu une collision fortuite.
Les problèmes commencent à arriver quand le récit essaie de prendre de l'ampleur. Pour y parvenir, il insère des personnages bouches-trous censés complexifié encore un plus un récit qui se veut déjà exigeant. On se fait balader pendant une bonne heure à coup de révélations et contre révélations, mais malheureusement ces dernières ont tendance à émousser notre intérêt pour le film.
Je trouve dommage qu'Idol n'ait pu articuler tous les thèmes intéressants soulevés entre eux. Ou alors, peut-être que justement, il les a trop articulés qu'ils en ont perdu leur essence, devenant de simple prétexte à une narration à bout de de souffle à mesure qu'elle progresse. Il reste quelques séquences que Lee Su-jin propose aux spectateurs qui sont captivantes par leur mise en scène et leur dialogue. Toutefois, ces dernières ne peuvent sauver un film de 2h20.