Le crime ne paie pas. L'escroquerie non plus. Portrait d'une bande de filous, et d'un en particulier joué avec subtilité par Crawford.
D'abord prodigieusement cynique, on est atterré par l'absence de scrupule de ces araqueurs qui n'hésitent aucunement de barboter le peu d'argent qu'ont leurs victimes.
Fellini les suit avec chaleur cependant et nous les fait découvrir au travers de leur quotidien, jusqu'à leurs intimes et leurs secrets.
Ce regard qui ne juge pas est peut-être la plus intense leçon du film.
La vie est dure, cynique, sans doute plus que les hommes. C'est quand Augusto se met à avoir des scrupules que son sort se scelle dans la tragédie. Ce n'est pas faute d'avoir été prévenu pourtant. Moraliste, le récit n'a de cesse d'inviter l'arnaqueur à faire machine arrière.
*Spoiler début=
Jusqu'au bout, jusqu'à l'extrême bout de sa vie, Augusto n'aura pas trouver le courage d'abandonner cette cupidité qui le perd peu à peu. Jusqu'au bout il ira jusqu'à nous arnaquer, nous, spectateurs, en nous faisant croire à une rémission, pour en fait bassement voler ses propres collègues. Sa dernière chance, cette paralytique n'en est que plus poignante.
=Spoiler terminé.*
A noter un autre moment de bravoure très fellinien : la pétaradante soirée organisée par Riccardo Garrone est une véritable orgie de mouvements, de cris, de musiques, de danses lascives ou comiques, une soirée au crescendo parfaitement maitrisé, à la folie captivante, à la fantaisie folklorique, à l'italianité résolument délicieuse.