Alberto Sordi joue un homme d'affaires qui vit clairement au-dessus de ses moyens. Il fait des dépenses extravagantes, participe à des soirées mondaines, sa femme profite de ses largesses, mais voilà : les dettes s'accumulent, et il n'a pas d'autre choix que d'accepter un étrange marché avec une femme âgée...
Avec ce film, Vittorio De Sica s'attaque à sa seule véritable comédie, mais qui reflète l'époque dans laquelle il est sorti ; le miracle économique, l'afflux d'argent, et les dérives qui en découlent lorsque l'eau se raréfie. A savoir, pour garder son train de vie, et sauver les apparences, sacrifier une partie de son corps, ou son humanité, pour un milliard de lires ?
Toute la question est là, avec un génial Alberto Sordi, qui joue si bien les hommes cupides et veules, prêt à tout pour avoir de l'argent, car au fond; seul compte le prestige et l'amour, factice (?) de sa femme. Pour parler grossièrement, elle le tient par les cordons de la bourse car dès qu'elle sent que son mari manque d'argent, c'est une humiliation, la honte, elle le quitte avec son fils pour retourner chez son père militaire que Sordi déteste. Et elle revient comme si de rien n'était dès qu'il lui annonce une bonne nouvelle.
Il boom porte bien son nom, reflet formidable du boom économique, culte du paraitre, et avec une réalisation que je trouve magistrale, avec tout un travail sur des travellings comme pour emprisonner Sordi dans un cadre dans lequel il ne peut pas s'échapper.
Le film est constamment passionnant, car malgré ses aspects de comédie, il parle aussi de son époque, et quand on a un acteur de la trempe de Sordi, qui est grosso modo un Louis de Funès italien, j'en redemande !