Votre visionnage du long-métrage de Frammartino doit se faire dans de bonnes conditions. Il Buco, c'est une ode bucolique au topos de la descente aux Enfers. Vous rentrerez comme dans une galerie de peintures naturalistes, sur une collection de tableaux de la campagne du sud de l'Italie. Le temps se ralentira pour ne laisser qu'une sérénité envahissante, sur des plans silencieux ou agrémentés des bruits de village, des troupeaux d'un berger vieillissant ou de la progression d'une troupe de spéléologues vers leur Graal. Si le silence est d'or, l'image elle, parle beaucoup : alors que dans le massif du Polino, qui aurait pour certains comme origine le Dieu Apollon, dieu entre autre des arts, de la poésie et de la lumière, la lumière n'est plus qu'un souvenir lorsque l'exploration de l'abysse débute : elle n'est plus qu'une étincelle quand notre berger vacille peu à peu.
Il Buco est contemplatif; de ces long-métrages qui prennent le temps, sûrement trop pour certains, mais qu'importe, il restera la poésie pour les autres.