"A Rome, à l'aube, il y a un homme qui ne dort jamais, il doit travailler, écrire, réfléchir malgré ses terribles migraines : cet homme c'est Giulio Andreotti "
Je m'attendais à un biopic plus classique et plus neutre : on a l'impression d'assister ici, à un clip rythmé et brillant, sur lequel se détache, petite silhouette furtive glissant dans les couloirs, le pape noir.
7 fois président du conseil, 25 fois ministre en Italie, l'homme est campé de façon magistrale par Toni Servillo, lequel se livre avec jubilation à son rôle de lèse-majesté, comédien énigmatique et figé : un personnage qui suinte le mystère par tous les pores.
Génial manipulateur ou persécuté notoire ? La réponse n'est pas donnée dans ce parcours politique que le réalisateur a filmé comme une sorte de farce où l'outrance est reine, pour décrire une solitude absolue, rançon inévitable du pouvoir.
Cinéma très moderne qui montre bien que la satire politique n'est pas morte, l'impolitesse et l'originalité non plus : une oeuvre baroque et prenante.