On est en 1957, en Pologne. Walerian Borowczyk fait des films avec rien ou presque, à part un talent impressionnant.
Ce Il était une fois raconte en 8'30 les aventures d'une tache noire à la découverte de la nature, de l'autre, de la société et de l'art. Rien de moins. Ombre ou trou, négatif de l'image, cet objet manquant est par là même une métaphore universelle. Borowczyk, suivant son caprice autant que la logique des formes, fabrique une histoire linéaire, qui plaît aussi bien en toute naïveté que considérée comme théorie de l'art. Il invente là un univers graphique d'une prégnance incontestable : ceux qui ont grandi avec l'Ile aux Enfants à la fin des années 70 reconnaîtront bien des choses.
En particulier, je découvre ahuri l'idée fondamentale de La Linea, 12 ans avant les pubs de Cavandoli qui lanceront la série italienne. Ce diable d'homme est décidément une mine de surprises...