Il était une fois dans l’Ouest est sans doute le premier western que j’ai dû voir devant un écran télé. Son introduction avec son atmosphère lourde et son silence imposant m’avait un peu ennuyé au début mais pendant le visionnage, je me suis rendu vite compte que le cinéma pouvait donner n’importe quelle liberté artistique à n’importe quel réalisateur. Ce silence interminable, cette attente froide, cette ambiance énigmatique, où chaque cow-boy ne bouge pas d’un iota m’a laissé dans un état incompréhensif mais fascinant.
En découvrant cette introduction, j’ai su que j’étais en train de mater un film qui allait incroyablement me conquérir. J’apprécie cette introduction qui reflète une vision prometteuse d’une production, cela nous motive sensiblement à visionner le film jusqu’au bout. C’était la première fois que je regardais un western et apparemment, je suis tombé sur le bon réalisateur pour trouver l’envie de poursuivre mes découvertes dans ce genre de cinéma sauvage, rude et brutal.
Sergio Leone est un maître absolu, il pose les bases d’un bon western. Son sens de la technique est un atout prodigieux, il installe bien son histoire de vengeance d’un ton très personnel et innove, sans la moindre incertitude, ce genre de scénario déjà vu et revu. Cette production est souvent considérée comme l’un des plus grands films du cinéma mondial pour plusieurs bonnes raisons. La première, c’est la bande-son composée brillamment par le maître compositeur Ennio Morricone, elle est intense et significativement émouvante, nos oreilles s’en régalent à chaque fois qu’on l’entend.
En plus de cette partition musicale très élégante, les personnages sont campés par un casting monumental. On a tout d’abord le fameux Charles Bronson et son mythique harmonica, intensifiant chaque scène où ce dernier se manifeste avec son altitude trompeuse, soutenu par un imprévisible Henry Fonda dans un rôle de tueur d’enfants, cachant bien ses mauvaises intentions d'une manière indéniable. Une des présences qui m’a vraiment frappé en plus du duo viril, c’est celle de l’ancienne prostituée, incarnée par une magnifique Claudia Cardinale magnétique, avec son visage angélique et son comportement de femme à fort caractère.
Ces trois derniers forment un trio de personnages qui animent une histoire de vengeance très particulière, sous un aspect rempli de surprises. Sergio Leone ne néglige rien du tout dans sa mise en scène, il peaufine chaque plan avec un maximum de détails et prend parfaitement le temps qu’il faut pour capter notre attention, à n’importe quel moment de la production. Ce qui est assez étonnant, c’est comment il exploite les décors désertiques pour créer une tension à la fois tranquille et farouche, juste assez pour garder toute notre attention pendant tout le visionnage.
Il joue avec le vent, il crée son monde avec le peu d’éléments naturels que le désert mettait à sa disposition, il persiste à nous faire croire qu'il va se passer quelque chose alors que ce n’est pas le cas. Ce dernier est un metteur en scène réalisant une incroyable prouesse technique avec un savoir très bien appliqué, de quoi faire de ce western un des plus mémorables de son genre. Sans doute la réalisation qui m'a donné une certaine curiosité pour ce qui est d'apprendre plus sur la culture et les coutumes des cow-boys dans leur propre environnement belliqueux. 10/10
- Tu sais compter au moins jusqu'à 2 ?
- J'sais même compter jusqu'à 6 s'il le faut, et peut-être plus vite que toi.