Il était une fois la perfection
Il est incroyable à quel point il y a peu de mots dans le dictionnaire qui soient suffisamment forts pour qualifier ce film. Néanmoins, je vais essayer de faire une critique. Je ne sais même pas par où commencer...
Par les acteurs peut-être : Un des meilleurs castings qu'il m'ait été donné de voir :
Henry Fonda, dans un rôle à contre-emploi, qui incarne un méchant particulièrement abject avec une perfection peu commune et un regard mémorable.
Charles Bronson, dans ce qui est probablement son meilleur rôle. Lui aussi, quel regard !
Jason Robards qui incarne un Cheyenne exceptionnel de verité, et qui reste mon personnage préféré de cette histoire.
Enfin, Claudia Cardinale (ce qu'elle est belle, que diaaaable !) qui joue à la perfection. Elle est criante de verité. Et puis ce sourire, qui s'affesse pour se transformer en une expression d'une tristesse infinie
Le tout est emballé par le GRAND Sergio Leone (qui réussit à coller 3 de ses films dans le Top 10 du site). Chaque plan est exceptionnel. Rien ne manque, rien n'est en trop. La perfection pure. Et puis le tout, saupoudré de génie, avec des trouvailles magistrales (le combat final, mon dieu mon dieu mon dieu !) Cette capacité à capturer le regard de ses acteurs est vraiment sans égale. Tout y est, les mots manquent. Et puis, le mot parfait ne suffit pas à décrire l'émotion qui se dégage de tout ça.
Je n'ai pas encore abordé ce qui reste comme l'une, voire LA, meilleure musique de film de tous les temps. Signé Ennio Morricone, la musique est un acteur à part entière du film. Toutes les émotions se dégagent, si bien que l'émotion est si forte qu'on en pleure, mais pas seulement de tristesse. De tout. De l'espoir déchu, mais aussi renaissant, de fatalisme, de la vengeance bien sur. Tout. Parfait. Pas de mots.
Et puis cette scène d'introduction, le meurtre des McBain, l'arrivée de Claudia Cardinale, le tout pour finir sur un combat final magistral d'intensité. Mais quel génie !
Enfin, il y a un élément important. C'est le regard porté par ce film sur le Grand Ouest. Il y a un recul et une analyse exceptionnel sur ces temps et ces terres lointaines. Sur le fait que les personnages présentés dans ce film sont amenés à disparaitre, ou au moins à s'adapter. Ceci est matéralisé par l'arrivée du train, et avec lui, des lois, mais aussi d'un nouveau mode de vie, qui laisse place à un mercantilisme exacerbé, qui tue littéralement les hommes comme le Cheyenne, comme Frank, ou comme l'Harmonica. Des hommes qui décident de leurs lois, et de leurs justices.
D'ailleurs, je m'arreterai sur le fait que l'harmonica est l'allégorie de la vengeance. D'ailleurs, il n'a meme pas de nom. L'harmonica, qui est le symbole de cette vengeance. D'ailleurs, un élément me trouble, c'est le fait que l'harmonica est quasiment invincible. Il survit aisément à la balle du début, et dans le combat final, je me suis toujours demandé comme Frank, avec tout ce qu'il a tué, faisait pour le rater. J'en conclus qu'il s'agit de l'allégorie de la vengeance, qui bien que repousser par l'arrivée des lois, est toujours présente, pas loin, et ne disparait jamais complètement.
Il y a aussi la vision de l'économie, symbolisée par le personnage de Morton, cette limace fourbe, qui survit tant bien que mal, et meme malgré la mort du personnage, ses desseins continuent à avancer sans lui.
J'arrete cette analyse et cette critique ici, on pourrait y passer des heures, des lignes, et des pages entières qu'on arriverait pas à mettre en mots l'essence quasi mystique de ce film, ni à exprimer le génie de Leone.
Pour conclure : exceptionnel, intense, épique, magnifique, triste, beau, jouissif, parfait.