Certes le film est sans doute très légèrement inférieur au précédent (Le bon, la brute et le truand), Il y a quelques bizarreries dans le script (par exemple, la blessure de Bronson au début qui disparaît... ) et quelques ellipses pas très claires (les conditions de la rencontre entre Fonda et Cardinale) et puis le choix de Bronson pour le rôle de l'homme à l'harmonia peut agacer (ce n'est pas un grand acteur). Mais ce ne sont là que des détails au regard de tout le reste : Une mise en scène ingénieuse, des plans de folie (la fusillade dans le train) Ce qui est formidable cher Léone c'est qu'aucun usage de la grammaire cinématographique n'est gratuit, Les mouvements de grues, les panos, ou les plans- séquences c'est pour illustrer l'action, la souligner par pour faire de l'esbrouffe. Une direction d'acteurs époustouflante : Fonda , le gentil Fonda qui se moule dans la peau d'une ordure aussi facilement qu'il enfilerait une chaussette, des dialogues percutants et souvent intelligents (entre Robards, cet immense acteur et Claudia Cardinale, qui illumine le film de sa beauté, fabuleuse dans son rôle d'ancienne prostituée qui ne renie pas son passé) dégageant de par sa seul présence ou par son regard un érotisme troublant. Et puis ces petit rôles, Jack Elan, le plus méchant des seconds couteaux perturbé par une mouche (comment Léone a-t-il filmé ça ?) le vieux guichetier apeuré, et Monsieur Tchou-tchou qui ne tiens plus sur ses jambes… une musique géniale (Ennio Morricone). Un monument du western et du cinéma tout court.