Il était une fois dans l'ouest ou le western le plus culte qui soit. On se souvient en effet de l'introduction qui nous plonge dès les premières secondes dans cette atmosphère si particulière, lente et quasi fiévreuse...trois tueurs attendant le train et les gros plans sur leurs regards, les craquements de doigts, la mouche tournant autour d'un visage, les gouttes d'eau tombant sur un chapeau ou encore la roue grinçante de l'éolienne. Les premières paroles (ou presque) ne sont échangées que 11 minutes après le début du film, ce qui en fait une des plus longues scènes de silence du cinéma. C'est alors que le train passe et dévoile un individu énigmatique jouant de l'harmonica...sur ce fameux thème d Ennio Morricone.
Ce western spaghetti sublime les codes du genre : l'individualisme et l'anarchie sont les piliers d'un monde dans lequel l'ordre est réglé par le revolver, la loi est celle du plus fort. Le film dépasse un schéma manichéen pour mettre en scène des personnages bien plus complexes. Un tueur froid aux yeux bleus perçants (Henry Fonda), un homme énigmatique et son harmonica (Charles Bronson), un brave aventurier au sens de l'honneur et une femme seule d'une terrible beauté (Claudia Cardinale) forment un quatuor d'anthologie. Les personnages se rapprochent en vérité plus de l'anti héros, individualistes, solitaires et mués par un désir de vengeance ou par l'argent. Le revolver est en quelque sorte le langage universel. On rajoute des paysages imposants, de grands espaces, la chaleur étouffante du soleil, des cordes et des potences et on obtient un univers hostile mais paradoxalement envoûtant, fascinant, attirant,...
Sergio Leone signe une réalisation géniale et contribue à cette lenteur, cette atmosphère suffocante qui fait progressivement monter la tension. La révélation du secret de l'Harmonica est un Modèle absolu de réalisation : un unique flash back est découpé en 4 longues séquences tournées au ralenti avec une vision floue qui va s'ajuster progressivement pour nous dévoiler en apothéose un visage tandis que résonne le thème de l'Harmonica en fond sonore...waouh !!!
Et n'oublions pas ces gros plans légendaires centrés sur le regard des protagonistes à l'aube du duel final !!!
La musique d'Ennio Morricone est incroyable, chef d'oeuvre à elle seule car indissociable de l'atmosphère générale du film.
En revisitant le mythe de l'ouest Américain Sergio Leone signe un Chef d'oeuvre !!