Un film magnifique, tellement ambitieux et maîtrisé.. Si beau que je le trouve parfois assez difficile à regarder. Il m'évoque une profonde mélancolie.
Et je ne peux m'empêcher d'y voir aussi le film qui a d'une certaine façon tué Leone.
C'est objectivement peut être son plus grand film.
Il est d'une beauté et d'une nostalgie que j'ai rarement vu, mais qui m'est parfois douloureuse contrairement à ses autres films.
Il est peut être trop intense pour moi ? Il touche dans mon inconscient profond une douleur dont je n'ai aujourd'hui pas les clés ? Peut être.. Quelle beauté de chaque instant et quelle musique ! Comme toujours avec Ennio Moricone pour les films de Sergio Leone !
Mais au delà de ça, certains éléments habituels de leone me semblent ici moins naturelles. La faute au contexte ? Un film de "mafia" qui donne parfois (rarement) l'impression d'être filmé comme un duel de ses précédents western.. Un changement de ratio qui sied moins aux films de Leone selon moi.. Un scénario qui est moins clair que ses autres œuvres..
Mais tout ça reste du chipotage !
Le film est doté d'une très grande maitrise, une virtuosité toujours intacte et un sens des transitions qui n'a jamais été aussi bien travaillé.
Il en va de même pour les décors et la reconstitution historique, les costumes.. Tout paraît tellement réel, tellement palpable !
Je pense malgré tout que la grâce totale d'il était une fois dans l'ouest brillait aussi par sa simplicité, chose que je retrouve moins ici.
Je suis ambivalent avec ce film. Je l'aime énormément, de plus en plus à chaque visionnage, et j'ai beaucoup d'admirations et d'émotions.. Mais je dois encore apprendre à l'aimer avant tout pour ce qu'il est est, un très grand film et une œuvre tellement puissante, personnelle et singulière ! Mais pour ça il faut se détacher de l'histoire compliquée autour de sa production et à quel point ce film aura affecté son réalisateur. Quel dommage que ça soit l'adieu de Leone.. Mais il termine sur son œuvre surement la plus complète, la plus forte et la plus jusqu'auboutiste
Ce film est tel un rêve éveillé