Omaha Beach, au petit matin du 6 Juin 1944. La caméra de Spielberg capte à la volé ce qui peut l'être d'un carnage inouï. Une vrai chute sidérante d'explosions, de sifflements, de hurlements. Ce condensé de terreur brute confine au fantastique. D'un seul élan, en vingt-minutes, le cinéaste boucle la plus estomaquant des scènes de guerre. Spielberg revient aux basiques du genre avec une histoire robustement charpentée et un morceau de bravoure final. La bonne surprise, c'est qu'il prend de temps en temps la tangente, et l'épopée vire alors à la vadrouille incertaine, teintée d'un absurde intriguant. A l'inverse, quand il aspire à la fable morale, le film plonge direct dans le prêchi-prêcha. Atout majeur de l'aventure, Tom Hanks, personne ne lui arrive à la cheville pour incarner l'homme ordinaire haussé au-dessus de lui-même par les circonstance.