Evadé de prison, Tim (Mocky en personne) vit une relation bouillante avec la prostituée qui l'accompagne dans sa cavale et avec laquelle il met au point un braquage. La relation passionnelle entre Tim et Georgia (Laura Grandt, volontiers déshabillée par le réalisateur) éclipse d'ailleurs souvent l'aspect policier de ce sujet dramatique adapté d'une série noire mais que l'inénarrable Mocky met en scène à sa façon, lui enlevant tout crédit.
Est-ce le manque de moyen qui oblige le cinéaste à tourner vite et mal? Toujours est-il que le film est tout à la fois maladroit et grotesque, candide et désarmant. Ce qui revient à qualifier d'ailleurs ce qu'est souvent le cinéma de Mocky des temps récents, incomparable et attachant malgré tout. On ne sait jamais dans ses films les plus foutraques -et c'est particulièrement le cas ici- quelle est la part d'anticonformisme revendiqué et quelle est celle de la réalisation bâclée, désinvolte.
Tout confine au style: les comédiens amateurs recrutés sur place, les scènes mal dirigées parce que tournées en une seul prise, ne favorisant pas beaucoup la qualité de l'interprétation, les dialogues vite écrits et les personnages irréalistes parce que réduits à l'état d'ébauche. A quoi j'ajouterai les coups de sang un peu vains du cinéaste contre la bêtise et l'hypocrisie du temps.
En résumé, le sujet nous indiffère mais pas les incongruités de Mocky.