Errances éthérées d'une jeune personne en quête d'identité sexuelle, They se repose trop sur son sujet, avant de l'abandonner au profit de divagations inintéressantes.
À 14 ans, J prend des traitements hormonaux pour retarder sa puberté. En pleine confusion identitaire, il se fait appeler "they" (à la sonorité très proche de J en anglais), pronom asexué, en attendant d'y voir plus clair. Mais le temps presse, sa santé commence à en pâtir, et il est temps de faire un choix.
Après une ouverture très douce, au cours de laquelle la sensibilité de J s'exprime au travers de son amour pour les fleurs, le film prend une toute autre tournure. Nous quittons l'insouciance du jardin familial, et celle de l'enfance, pour subir un repas de famille au cours duquel il n'est quasiment plus question de l'adolescent(e), puisque ce n'est même pas sa propre famille.
Présenté en séance spéciale au 70ème Festival de Cannes, They est de ces films qui se distinguent par leur pitch puis déçoivent à l'écran. La cinéaste iranienne infuse son film, se déroulant dans la banlieue de Chicago, de l'essence de son pays, oubliant par la même occasion son sujet principal. La deuxième moitié de l'œuvre manque cruellement d'empathie pour J et se contente de filmer le quotidien de personnes qui ne cristallisent aucun enjeu émotionnel pour nous, puisque nous attendions d'approfondir le point de vue de cette jeune personne. Par petites touches, le comportement de son entourage rappelle sa différence, mais de manière extérieure et au final assez superficielle.
En résultat, malgré un début intrigant, They nous fait sombrer dans l'ennui et la déception, en meublant inutilement ce qui aurait pu rester à l'état de court-métrage.