La Galice jusqu'à l'hallali
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Depuis plus de 10 ans et Le premier homme, les longs-métrages de Gianni Amelio ne sont pas distribués sur le sol français. Sans doute sont-ils jugés trop "italiens', comme Hammamet, mais peut-être que le sujet d'Il signore delle formiche, de par son caractère finalement universel, aura t-il davantage de chance d'être montré sur nos écrans, après son passage par Venise. Le film, qui n'est pas à proprement parler un biopic de l'écrivain Aldo Braibanti, revient sur son procès à la fin des années 60. Une affaire qui est le prétexte à une radiographie de l'Italie de cette période, tant du point de vue politique que social ou judiciaire. Selon la loi de l'époque, qui était encore celle de l'ère fasciste, Braibanti ne pouvait être directement jugé pour homosexualité mais pour "plagio", c'est à dire plagiat et en l'occurrence quelque chose comme de la manipulation mentale. Le portrait de cet intellectuel, myrmécologue à ses heures, est plutôt nuancé et n'empêche pas Amelio de s'intéresser à l'air d'un temps qui n'est pas si lointain, dans nos sociétés occidentales, où la "normalité" régnait en maître. Sur un autre aspect, alors que son héros était sans nul doute fort misogyne, Gianni Amelio se montre particulièrement attentionné à l'égard de 4 femmes, dont la propre mère de l'écrivain, qui suscite la plus belle émotion. D'émotion, Il signore delle formiche en manque cependant un peu, chose due à une mise en scène trop figée, alors que les interprétations de Luigi Lo Cascio, d'Elio Germano et du débutant Leonardo Maltese sont à ranger au rang des satisfactions.
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Créée
le 3 janv. 2023
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