Dans sa propriété, au pied du Vésuve, le "maire" (comprenez le parrain) de Rione Sanita tranche les conflits qui lui sont soumis. Adapté de la pièce d'Eduardo De Filippo, que Mario Martone a lui même précédemment mis en scène, Il sindaco del Rione Sanita ne renie pas son origine théâtrale mais en joue au contraire pour dramatiser des situations familiales et privées sur le point de faire couler le sang. C'est au-dessous du volcan, comme sa maison, que se situe le héros très ambigu de ce film intense, dont le texte très dense est presque scandé comme des morceaux de rap. Martone est difficilement comparable à un autre cinéaste italien, sauf peut-être à Francesco Rosi, napolitain comme lui. Le film n'a en tous cas rien à voir avec Gomorra ou les autres métrages qui évoquent la Camorra. Il y est question d'honneur et d'honnêteté, dans un cadre moral très particulier, avec une sorte de solennité sépulcrale qui passe par les mots plus que par les actes. La violence, largement étouffée, est cependant bien présente et n'en est que plus impressionnante.

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le 1 juin 2020

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