Il y a des jours... et des lunes par Incertitudes

Lelouch sait bien filmer les prémices de la passion amoureuse. Ces petits moments au début d'une relation. Quand on se découvre, qu'on fait connaissance, les premiers regards, les sentiments de gêne, les petits baisers furtifs sur le coin de la bouche. Dans tous ces films, il y a des instants de grâce comme ça qui en font un réalisateur à part.

Et dans Il y a des jours..., il y en a. Il y a le monologue d'Annie Girardot même si on a plutôt à l'esprit celui des Misérables. Il y a les apparitions de Philippe Léotard. La gouaille de Paul Préboist. Des rencontres n'importe où où les personnages apprennent à s'aimer. A jouer leur vie sur un coup de tête (ou à pile ou face).

Et puis, il y a les fameux tics de Lelouch. Insupportables. Cette musique horripilante avec cette chanson de Nicole Croisille en continu. Qu'est-ce qu'elle vient foutre là cette compagnie de théâtre qui se tape l'incruste à tout bout de champ ? Pourquoi vouloir tout compliquer ? Dans certains dialogues, on a l'impression qu'on ne sait plus très bien si on est dans une pièce de théâtre ou dans la propre vie. Tous ces passages chantés ou dansés gavent vite alors sur une durée de deux heures...

Il y a des jours où j'aimerais que Lelouch laisse respirer ses acteurs, qu'il leur laisse exprimer leurs sentiments, leurs émotions, leur naturel face à la caméra. Qu'il retrouve la simplicité dont il sait faire preuve et qu'il a insuffisamment su montrer. Juste l'amour entre un homme et une femme.