Dans la liste des nombreux films réalisés pour les Etats-Unis (15 à 20 minutes par semaines, ça en fait du film), on retrouve Il y a un Dieu pour les Ivrognes. Film à la narration surprenante, pas forcément réussi et qui montre bien les défauts de cette période de Méliès.
Le court-métrage commence avec trois hommes dans la rue. Une femme tombe du ciel sur l'un d'entre eux, ce qui amortit sa chute, une seconde tombe et s'accroche à une fenêtre. Les hommes aident ces deux dames et de nombreuses personnes accourent essayant de les aider et de comprendre la situation. Après 1min30, les gendarmes rentrent dans l'immeuble avec ces dames.
On change alors de plan. Dans une chambre, un homme est ivre, apparemment responsable de la chute des femmes, il est rongé par le remord et après avoir insulté le ciel décide de mettre fin à ses jours. Mais sa femme et sa fille rentrent et sa pendaison rate. Comprenant que ce meurtre, commis sous les méfaits de l'alcool, a raté, sa joie explose. Il remercie tout le monde et jure de ne plus jamais boire une goutte de sa vie.
Que peut on dire sur ce court-métrage ? Si l'idée originale est bonne, la longueur est cependant au rendez-vous.
Méliès devant faire environ 4-5 films par semaines, il n'avait pas de temps à perdre. Du coup, rallonger certaines scènes était une bonne méthode. Et à l'époque, cela n'ennuyait guère le spectateur.
Pourtant, avec un regard plus atemporel, on notera que chaque scène dure bien trop longtemps. Pendant 1min30 le spectateur est perdu. Chaque transition, évolue de l'histoire, se fait d'un coup, mais ce coup met du temps avant d'arriver.
De l'autre côté, je trouve ça assez risible que sa femme et sa fille le pardonne si facilement et que les gendarmes partent immédiatement. Il vient quand même de commettre une tentative de meurtre. Notons d'ailleurs que le fait que les gendarmes soient des "gentils" et non pas tourné en ridicule montre bien que Méliès a fait ce court-métrage un peu à la va-vite.
De plus, on a l'absence des effets spéciaux. Certes, il y a les mannequins et cut pour les chutes et suicide mais quand même, ça reste minimal.
On a quelques idées sympathique au demeurant. Le fait d'avoir deux lieux différents, notamment avec un plan en extérieur. Le sujet en lui-même, qui est sympa. Mais finalement pas grand chose, le ton sérieux est intéressant mais guère suffisant.
Méliès aussi se loupe.