Thriller, western, film historique ou fantastique, Kim Jee-woon surfe d'un genre à l'autre depuis ses débuts, non sans un certain talent. Alors quoi de plus réjouissant que de le voir s'attaquer à la science-fiction ? Initiée par Momoru Oshii en 1987, la saga des "panzer corps" se compose de plusieurs films, d'un manga et d'un animé, Jin-Roh : la brigade des loups (1999), dont le film de Kim Jee-woon est l'adaptation live.
La fin de l'année approchant à grands pas, j'attends toujours le choc cinématographique (ou du moins la réussite incontestable) de 2018. Illang : la brigade des loups aurait pu y prétendre, malheureusement l'oeuvre se révèle bancale. Tout démarre pourtant excellemment : après avoir exposé brièvement mais intensément le contexte, la film enchaîne deux scènes d'action magistrales : une émeute urbaine suivie d'une confrontation entre la fameuse Brigades des Loups et les membres de La Secte. Lisibilité, ampleur, efficacité, Kim Jee-woon sait filmer l'action et iconiser ses personnages, et il le prouvera encore à de nombreuses autres reprises.
Seulement le film, d'une durée de 138 minutes, accuse de sérieuses longueurs. Entre romance et manigance politique, Illang souffre à la fois de séquences à l'intérêt limité et d'une intrigue complexifiée à l'excès (un second visionnage sera nécessaire). On sent la volonté de porter le blockbuster à un niveau supérieur, mais le résultat s'avère en-dessous des espérances. Reste la direction artistique, la photographie et la mise en scène virtuose de Kim Jee-woon.