Le carton initial nous vante les mérites d’une terra incognita sur laquelle l’homme, qui maitrise le monde entier, n’aurait jamais mis les pieds. La chute, lubitschienne au possible, nous montre la porte des « Ladies room ».
Une fois encore, il s’agit de mettre en scène la comédie perpétuelle des hommes et des femmes pour tenter de se comprendre, se défier et se reconquérir. Sous les vertiges tamisés de la psychanalyse, de l’art contemporain et de la libération sexuelle, Lubitsch fait tourner son monde avec un peu moins de vivacité qu’à l’accoutumée.
Les principes fondamentaux de sa comédie sont pourtant bien convoqués : une tendresse pour les orgueils et les petites failles de ses personnages, des mots clés (à votre santé en hongrois, le « kiks » dans le ventre) et des références assez drôles à Kafka devenue un grand patron du matelas, ou Hitler parodié par un « Heil Baker » censé signifier la reprise en main du couple par Mr Baker lui-même.
L’exploration du récit concerne avant tout la mise en scène : comment constater un parfait divorce devant témoin, comment feindre une maitresse dans la chambre d’à côté pour mieux reconquérir son épouse. Très proche de Marivaux, et vu isolément, le film serait plutôt une bonne surprise. Lubitsch compose une partition plutôt plaisante, mais qui n’a pas le rythme de ses chefs d’œuvres et manque de ce pétillant qui le caractérise.
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