Pour son deuxième long-métrage Andrzej Wajda faisait déjà preuve d'une fameuse confiance, et audace avec ce Kanal. Ce film raconte l'Insurrection de Varsovie lorsque les partisans polonais ont lancé un combat virulent contre les occupants allemands en 1944, mais plus précisément encore le récit se centre sur un peloton décimé qui va devoir s'enfuir par les égouts labyrinthique de la ville. On débute avec plusieurs scènes assez typique du cinéma de derrière le Rideau de fer mais plutôt à consonnance soviétique (Kalatozov notamment) avec des scènes mettant en exergue l'héroïsme (bien qu'on dénote une sorte d'ironie dans certaines situations ou répliques) dans des scènes de discussion plus que dans celles de combats. Ensuite, après une demi-heure arrive le véritable sujet de ce film c'est-à-dire la fuite dans les boyaux tortueux des égouts ou on bascule dans une sorte de cauchemar onirique, lyrique mais répugnant ce n'est pas un hasard qu'un des personnages cite Dante car il s'agit d'un voyage aux Enfers la peur, la mort, le suicide, la fatigue, la saleté et les confrontations entre amis. Wajda par sa mise en scène appuie sur la folie, en filmant dans les étroits espaces, avec les vapeurs, les ombres et en plus des acteurs expressifs vus de très près à plusieurs reprises, le montage a aussi son importance avec des passages brusques d'un groupe de personnages à l'autre sans que l'on sache ou ils se situent et dans quelles situations ils sont, déstabilisant.