Yvan Attal veut être Cassavetes et Sautet à la fois, mais il n'a pas le génie du premier, ni même le simple talent du deuxième. Pourtant, le public français, nous y compris, a besoin de ce type de films, qui sache faire la radiographie de nos vies avec toute la légèreté nécessaire pour les rendre supportables. On est donc enclin à la bienveillance, même devant la valse hésitation stylistique et scénaristique, témoignant de l'extrême confusion d'Attal, et même devant l'accumulation pas vraiment heureuse de clichés "beaufs" - concentrés principalement sur le couple Chabat-Seigner, sans finesse. Heureusement, l'amour qu'Attal porte à Charlotte réussit à transparaître régulièrement derrière ces facilités, et confirme le besoin vital qu'il a de lui dire cet amour, même par un film aussi à demi-raté que ce "Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants". [Critique écrite en 2004]