Curieux film que ce Images, où une femme va peu à peu aller aux confins de la folie après un coup de fil d'une voix féminine qui lui dit que son mari la trompe. Très bien interprété par Susannah York, on voit ce personnage perdre pied au fur et à mesure, car il y va y avoir des plans où son mari, joué par René Auberjonois, est incarné par Marcel Bozzuffi.
Tout est comme ça dans le film d'Altman, où le délire se mélange à la réalité, et dont je me demande si David Lynch ne s'en est pas inspiré pour Inland Empire, Lost Highway ou Mulholland Drive. C'est un procédé très minimaliste, où d'ailleurs il n'y a que deux décors, cinq personnages, et une voix, et que tous possèdent les prénoms des autres acteurs. Par exemple, le personnage de René Auberjonois s'appelle s'appelle Hugh, Hugh Millais se nomme Marcel et Bozzuffi y a pour prénom René.
Cela participe au sentiment d'étrangeté du film, par ailleurs très bien filmé, avec une Irlande sinistre à souhait, et une excellente musique signée John Williams, à base de violons.
Je ne peux pas dire que j'ai tout compris, mais le dernier plan met bien les pièces du puzzle dans l'ordre, comme si le spectateur était plongé dans l'état mental du personnage de Susannah York.
Robert Altman est un cinéaste qui aimait oser, car il savait que ses films coutaient peu d'argent, mais là, il a expérimenté à un point vraiment élevé, qui exige de la part du spectateur une concentration maximale.