Le problème des biopics, c'est que dans leur traitement, ils n'apportent jamais vraiment beaucoup de surprise. On s'attarde sur un événement donné du monsieur ou sur l'ensemble de sa carrière et on se contente de suivre les événements de sa vie tout en romançant ou idéalisant parfois les choses.
The Imitation Game s'intéresse au parcours d'Alan Turing qui est le gars qui est parvenu à déchiffrer le code Enigma des Allemands, avec les responsabilités que cela a eu dans le cours de la guerre. Le gros avantage pour le scénariste du film, c'est que ce type avait une personnalité hors du commun.
Et c'est donc surtout au personnage en lui-même que l'on va s'intéresser bien plus qu'à la manière dont Enigma sera déchiffré. Disons que ce dernier sera en fait un prétexte pour découvrir l'homme derrière le génie.
Et c'est l'occasion de découvrir un excellent Benedict Cumberbatch qui nous présente les différentes facettes de la personnalité de cet homme: à la fois génial et arrogant, maladroit vis-à-vis des autres, persévérant, touchant, ignoble et horrible dans ses propos et en plus de cela, homosexuel ce qui était à l'époque interdit. C'est suite à un problème avec la justice que l'homme devra subir une castration chimique pour échapper à la prison. Avec les conséquences que cela aura sur lui. Alan Turing était brillant, mais il pouvait être extrêmement fragile.
L'oeuvre montre donc très bien ces différentes facettes et c'est grâce à cela qu'elle parvient à tirer son épingle du jeu d'un genre qui a, je le répète, franchement du mal à se distinguer. Morten Tyldum réalise un job très propre au niveau de la réalisation, même s'il est sans surprise là aussi. Côté casting, il y a des seconds rôles intéressants (notamment le gars du MI6 ou encore l'espion qui travaille pour les Russes). Keira Knightley apparait juste ce qu'il faut, et de manière sobre.