Un effort louable de Bilal. Mais la planche à dessin lui convient bien mieux.
On ne peut que louer l'effort d'Enki Bilal d'adapter lui même au cinéma sa trilogie Nikopol. Ensuite, Enki Bilal reste un maitre de la Bande dessinée, la transition au genre cinématographique est douloureuse pour lui, de toute évidence. Et le scénario subit des coupées franches désastreuses pour l'équilibre du récit.
Quoiqu'on en dise, l'adaptation visuelle est assez réussie malgré un transfert de l'action de Paris à New York. A ce niveau là c'est un crime tant la Paris dessinée par Bilal avait un potentiel énorme au cinéma. Mais pour un film lancé sur le marché US, il fallait une ville US...
Vraiment dommage. Ne serait-ce que la Notre Dame peuplée d'angelots imaginée par Bilal dans sa bande dessinée méritait de garder l'action du film à Paris.
Ensuite, le style graphique de Bilal est bien retranscrit dans le film. Le design d'Horus, les décors suintants, les effets spéciaux dégoulinants, tout y est. Le rythme impulsé par les mouvements de caméra et le montage, résolument lents, colle bien à l'histoire. On aime ou pas.
Mais le scénario est un vaste désastre. On sent bien que Bilal a voulu simplifier pour faire tenir toute l'histoire en un film, mais le résultat débouche sur une histoire finalement peu compréhensible, remplie de Deus ex Machina, peu équilibrée, avec des personnages qui n'ont pas le temps de maturer...
Vraiment dommage, l'effort était louable.
A voir pour l'effort sincère de Bilal a faire jaillir son style graphique si particulier à l'écran.
Une chose est sûre, une fois qu'on a vu Immortel (ad vitam), on n'a qu'une envie, relire la trilogie Nikopol.