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Herd Immunity illustre avant tout l'impact quasi inexistant du COVID-19 sur la corruption endémique au village de Karatas. Décrit par le réalisateur comme un buddy movie, le film suit les péripéties d'un policer corrompu et de son acolyte alors qu'ils doivent faire respecter les mesures de quarantaines obligatoires à des mafieux et des travailleurs clandestins. À la manère d'une satire à l'humour doux-amer, le réalisateur nous fait suivre le rythme des magouilles d'une petite frappe qui croit bien faire.

Après avoir vu près de la moitié de la filmographie d'Adilkhan Yerzhanov, je pense pouvoir dire que Herd Immunity est un de ses films les moins ambitieux. Autant sur le plan formel que narratif, il fait l'effet d'un fun fact par rapport à d'autres Chroniques de Karatas tels que Yellow Cat ou The Owners par exemple. Les personnages ne sont pas assez tangibles pour permettre aux enjeux du film de vraiment nous toucher. Le potentiel des décors semble moins bien exploité et la mise en scène est plus modeste.

Cela dit, à chaque fois que je regarde un de ses films j'ai l'impression de me retrouver dans un jeu vidéo point & click, et je suis empreint d'une certaine nostalgie - le plaisir de voir des personnages charismatiques se déplacer dans de superbes décors filmés en plan fixe sans doute. J'aime le ton de ses films, leur cadrage, la direction d'acteur, l'économie de moyens et la désinvolture avec lequel il référence directement à la culture occidentale. J'aime découvrir une nouvelle facette du village de Karatas à chaque film et j'attends le prochain avec plaisir.

Vu à l'Étrange Festival (#2)