Habité, Daniel Radcliffe vient nous faire oublier ses précédents rôles dans "Imperium" et il le réussit plutôt bien. Dans la peau d'un enquêteur très intelligent mais un peu trop collé à son bureau à qui l'on propose une infiltration dans un groupuscule de néonazis et de suprématistes blancs, Radcliffe s'offre un rôle fort et lui insuffle toute l'intensité qu'il demande.
C'est ainsi qu' "Imperium" passe de film banal sur les dérives terroristes d'une frange de l'extrême-droite américaine à un film fort. Bien sûr, Daniel Radcliffe n'est pas le seul à l'origine de cette réussite.
Il ne faudrait pas oublier qu'un ancien infiltré du FBI dans ces groupuscules, Michael German, a collaboré au scénario du film ce qui lui donne une certaine authenticité et l'impression de maîtriser son sujet et les codes de ces groupes.
"Imperium" est donc un film "racé" (sans mauvais jeu de mot), il est rugueux. Et surtout, il parle d'un sujet dont les protagonistes maîtrisent les codes et les fonctionnements.
Cependant, il est vrai qu'il peut parfois manquer d'un peu d'envergure. Le risque de tomber dans un film banal sur l'extrême-droite que j'évoquais plus haut n'a finalement pas été totalement évité puisqu'on a parfois l'impression d'un manque de tact. Surtout lorsque le réalisateur s'attaque à la bureaucratie du FBI : le personnage de Radcliffe avant son infiltration est un vrai cliché tout comme tous les autres membres du FBI. Du coup, on a un peu de mal à croire à ce qu'il se passe à l'écran au début. Et cette impression s'atténue mais reste tout le long du film ce qui peut un peu gâcher l'immersion de ce film.
Ainsi, j'ai trouvé "Imperium" bien fait et racé mais je ne lui donnerai pas plus de 7/10 à cause de cet important défaut.