Si le scénario est simpliste (mais c'est le cas de beaucoup de western, y compris des bons), si la psychologie des personnages n'est pas très fouillée (idem), cela n'empêche pas le film d'être d'une richesse inouïe. La violence ne vient pas comment souvent de l'extérieur, mais de l'ordre établi (et à ce propos Gene Hackman campe ici l'un des plus ignobles salauds de l'histoire du cinéma. Ceux qui n'ont rien fait s'inventent un passé, ceux qui ont un le taisent. Clint Eastwwod incarne ici un personnage qui n'est pas très malin (voir ses réflexions volontairement bébêtes) mais qui veut tirer un trait sur son passé et que les circonstances (au départ juste un besoin d'argent) renvoient vers la violence (même s'il penche cette fois du "bon" côté). Certaines scènes sont anthologiques : le tabassage du tueur anglais, le chroniqueur qui se pisse dessus, la scène chez le shérif avec ses deux prisonniers.... Et dans ce monde de brutes on n'est pas près d'oublier le visage de ces prostituées qui restent dignes sans pour autant tomber dans le moralisme, (elles offriront même des passes gratuites). Merveilleux western à la réalisation parfaite où plane l'ombre gigantesque (et assumée) de Sergio Leone.