Le baroud d'honneur des Western.
Toute la puissance de ce film réside dans ces 20 dernières minutes , ces 20 dernières minutes ou le bon vieux Clint est là à compter son butin, le boulot est accompli, libre de rentrer chez soit, mais non, pendant ces 20 dernières minutes, gorgées après gorgées, de révélations en révélations le bon vieux Clint redevient le tueur "impitoyable" et sans merci qu'il fut par le passé.
Ce n'est que pendant 20 minutes que l'on a l'impression de se retrouver devant un western à l'ancienne tellement le reste du film est fait pour briser les clichés du genre.
Deux vieillards et un jeune myope, par l'appât du gain décident de tuer deux hommes ayant défiguré à vie une jeune prostituée.
C'est un film humain
Plus que jamais l'humain et non le tueur implacable n'est représenté dans un western.
Un shérif dépassé par la vie du grand ouest régnant sur sa ville d'une main de fer, rêvant d'un futur plus calme se construit lui même sa propre maison en espérant un jour un repos bien mérité.
Deux anciens malfrats bien rangés, qu'ils soit veufs ou mariés, fidèles ou infidèles, ont tout les deux perdu de leur fougue, de leur hargnes, et c'est plus pour un dernier baroud d'honneur plutôt que pour la récompense que les deux compères suivent le jeune Kid dans sa quette.
Différents ils le sont devenus, mais tout les deux souffrent de leur âge, et aussi, ils ont changés, ils n'arrêtent pas de le répéter, ils ne sont plus les mêmes.
Tuer un homme était peut-être facile hier, mais aujourd'hui est un autre jour.
Tous en feront les frais, leur humanité les mèneras à leurs perte.
Le Kid tout d'abord, ayant abattu son premier homme ne pourra s'empêcher de culpabiliser et de s'en vouloir pour son acte.
Ned (interprété par un très bon Morgan Freeman), abandonnant le groupe car il n'arriverait pas à tuer un homme, ne voulant qu'une seule chose, rentrer chez lui, sera le seul à se faire attraper alors qu'il était le seul à n'avoir rien fait.
Et enfin William (que j'aime bien imaginer en Blondin, plus âgé), luttant contre ses démons pendant tout le film, que ce soit l'alcool ou la violence, se perdra en apprenant la mort de son ami , et redevenant l'homme qu'il était autrefois, assassinant beaucoup plus d'homme en une journée qu'il ne l'avait surement produit et abandonnant lui son humanité.
Unforgiven est un très grand film car ces personnages ne sont pas le stéréotype particulier que l'ont peut retrouver dans la plupart des western, ils sont tous humains, l'ont peut s'identifier à eux, comprendre leur doutes, leur colère et leur envie de revivre une dernière grande épopée à dos de cheval, le soleil couchant.
Clint Eastwood peut être fier de son film, et je suis sur que si Sergio Leone était toujours vivant, il aurait adoré cet hommage.