Blondin dédicace son film à Sergio Leone

En 1992, Clint Eastwood revint aux westerns après « Pale Rider, le cavalier solitaire» (1985). Et bien lui en a pris car il a récolté avec ce film rien de moins que les oscars du meilleur film et celui du meilleur réalisateur.

Contrairement aux autres westerns dans lesquels Clint Eastwood a joué, où il interprétait souvent un personnage mystérieux, silencieux mais qu'il ne fallait surtout pas embêter, ici il incarne le personnage principal qui n'a rien de très glorieux. C'est un ancien bandit, redouté pour sa violence, et ancien alcoolique qui est aujourd'hui reconverti en éleveur de porc pour difficilement gagner sa vie et faire vivre ses deux enfants qu'il a eu avec sa femme décédée. Ajouté à cela le fait qu'il ne soit même plus capable de viser correctement avec son revolver et qu'il tombe à chaque fois qu'il tente de monter sur son cheval. Bref, on est bien loin du héros bad-ass qui impose le respect. On est plutôt pris de pitié pour cet homme qui va accepter à contrecœur d'aider le fils d'une connaissance à tuer deux malfaiteurs pour empocher la prime dont il a grandement besoin. Pour ce faire, il va aller demander l'aide de son partenaire d’antan, joué par Morgan Freeman.
Là où ce western se distingue des autres, en plus du fait que son héros n'a rien de très héroïque, c'est par son traitement du meurtre. Ce film aborde un sujet assez peu commun dans ce genre où habituellement chacun se tire dessus sans se soucier des conséquences, celui de tuer une autre personne. Eastwood montre avec ce long-métrage qu'il n'est pas si aisé qu'on pourrait le penser de presser la gâchette. Aidé par la très bonne prestation de ses acteurs, tels que Morgan Freeman, Gene Hackman et Jaimz Woolvett en tueur à gage amateur, Eastwood signe un très bon western où les méchants et les gentils ne sont pas forcément ceux que l'on pourrait croire. Les différents personnages sont nuancés, apportant du réalisme à l'histoire et renforçant les messages que le réalisateur de « Million Dollar Baby » veut faire passer.

Accompagné une BO discrète mais pas inutile comme souvent dans ses films, Eastwood réalise avec « Impitoyable » un western différent des autres où le réalisme prend le pas sur l'héroïsme.

Créée

le 6 oct. 2014

Critique lue 461 fois

6 j'aime

Chuck_Carrey

Écrit par

Critique lue 461 fois

6

D'autres avis sur Impitoyable

Impitoyable
DjeeVanCleef
9

Je n'ai pas de putain de titre

Un western-testament, au goût âcre, comme un nuage de poussière qui t'assèche la gorge. Il y a du John Ford dans ce film. Peut-être son plus Fordien. Et puis du Leone. Peut-être son plus Léonien. Ce...

le 20 avr. 2014

94 j'aime

15

Impitoyable
Hypérion
9

Blondin reborn on the Hell side

Unforgiven fait date dans l'Histoire du cinéma pour plusieurs raisons. Déjà sur le marché français, il a bénéficié de la PIRE TRADUCTION DE TITRE DE TOUS LES TEMPS. Non mais franchement,...

le 1 nov. 2012

71 j'aime

3

Impitoyable
-Marc-
10

Le chevalier, le diable et la mort.

En inversant tous les repères (plus encore que dans "Un monde parfait), Clint Eastwood nous fait la démonstration qu'un bon réalisateur peut entrainer le spectateur où il veut. Il nous fait...

le 20 févr. 2013

68 j'aime

11

Du même critique

The Mask
Chuck_Carrey
10

SPLENDIDE ! ! !

Attention les yeux, voici venu la plus originale et la plus hilarante des comédies qu'il m'ait été donnée de voir ! J'ai beaucoup de mal à répondre à la question : Quel est mon film préféré ? Mais...

le 26 mai 2014

54 j'aime

10

2001 : L'Odyssée de l'espace
Chuck_Carrey
4

La Science-Fiction, par Stanley Kubrick

Après avoir vu "Full Metal Jacket", on peut légitimement penser que Kubrick est un excellent cinéaste et avoir envie de découvrir ses autres œuvres. Mais quand en plus on se rend compte que c'est lui...

le 27 mai 2014

34 j'aime

33

Phone Game
Chuck_Carrey
7

Le coup de fil à un ami.

Chuck est en train de manger un cheeseburger sur un banc, dans la rue. Le téléphone d'une cabine téléphonique, juste à côté de lui, sonne. Intrigué, il décroche. Il n'aurait pas dû. _ Allô ? _ Ici...

le 7 sept. 2015

29 j'aime

6