Autant la vieillesse, la solitude des séniors et la maladie d’Alzheimer ont été traitées au cinéma, les maisons d’accueil de personnes handicapées et de retraite le sont beaucoup moins. D’où l’intérêt de ce film, inspiré de faits réels (en 2015), qui dénonce les mauvais traitements subis par les résidents du Rainbow Bridge [grâce à la journaliste Kay (Jennifer Yu) qui se fait passer pour la petite-fille d’un résident], au profit du rendement financier, et tirant parti du fait que les structures publiques sont insuffisantes (pas seulement à Hong Kong !). C’est aussi un film sur la justice, souvent impuissante, et le journalisme d’investigation qui ne fait pas toujours bouger les choses. Hong Kong est en avance car il n’y a pas ou peu de film équivalent en France où on préfère réaliser des comédies sur les maisons de retraite… Ce film fait écho au livre « Les fossoyeurs. Révélations sur le système qui maltraite nos ainés » (2022) de Victor Castanet, prix Albert Londres 2022, et qui dénonçait les dérives du groupe Orpea, leader des EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) privés.