Documentaire tourné à Datong (Chine) dans des lieux publics.
Dans la gare, un homme attend l'arrivée nocturne de deux membres de sa famille. Aucun mot échangé avec un autre voyageur. Une employée contrôle les billets des passagers du train. L'homme aide le couple à porter ses bagages. Nous ne saurons rien d'eux, ni des autres personnes filmées.
On attend beaucoup dans ce documentaire.
Que quelque chose se passe, par exemple. Mais le réalisateur filme ensuite en bord de route le passage des camions et des cars, l'attente de passagers anonymes à l'arrêt de bus. Ils remarquent la caméra, n'osent poser de questions. Certains se détournent, gênés. Un vieil homme met un temps fou pour remonter la fermeture éclair de son blouson.
Dans un bus, gros plans sur les visages des passagers. Des hommes imberbes, à casquettes ou têtes nues. Un gamin édenté se tient debout prêt de sa mère. Il est perturbé par le regard inquisiteur de la caméra, se tourne, baisse la tête, se tripote la bouche, soupire, ne sait que faire pour y échapper. Mimiques et grimaces expriment son malaise.
Le film montre d'autres espaces de la gare routière : une cantine, une salle de danse. Dans une salle de billards, les gens déambulent, fument, attendent l'embarquement d'un car, montrent leur billet à une contrôleuse et accessoirement jouent au billard. Il ne se passe rien, ou pas grand chose. L'ennui s'infiltre plus ou moins vite, selon la patience et la bonne volonté des spectateurs. Après dix minutes, je trouvais le temps interminable.