Sur ma couche, pendant la nuit, j’ai cherché celui que mon cœur aime ; je l’ai cherché et je ne l’ai point trouvé. Levons-nous, me suis-je dit, parcourons la ville ; les rues et les places, cherchons celui que mon Cœur aime, » Je l’ai cherché et Je ne l’ai point trouvé. Les gardes m’ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville : « Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? »
A peine les avais-je dépassés, que j’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi et je ne le lâcherai pas, jusqu’à ce que je l’aie introduit dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a donné le jour.
L’ÉPOUX. Je suis entré dans mon jardin, ma sœur fiancée, j’ai cueilli ma myrrhe avec mon baume ; j’ai mangé mon rayon avec mon miel, j’ai bu mon vin avec mon lait ! Mangez, amis, buvez, enivrez-vous, mes bien-aimés.
L’ÉPOUSE. Je dors mais mon cœur veille. C’est la voix de mon bien-aimé ! Il frappe : « Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, mon immaculée ; car ma tête est couverte de rosée ; les boucles de mes cheveux sont trempées des gouttes de la nuit. » J’ai ôté ma tunique, comment la remettre ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ? Mon bien-aimé a passé la main par le trou de la serrure, et mes entrailles se sont émues sur lui. Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, de mes doigts la myrrhe exquise, sur la poignée du verrou.