Jane Campion poursuit inlassablement son exploration de la féminité dans ce qu’elle a de plus intime, sans concession ni exhibitionnisme. Apparemment et au vu de certaines critiques, cela excite ou dérange, voire les deux à la fois… Ayant la chance de n’être dans aucun des cas précédemment cités, je vais essayer le coup de la critique « objective »… Meg Ryan accepte donc de détruire sa légende d’actrice de comédie new-yorkaise et ne s’en sort pas trop mal, la réalisation est solide et efficace, la référence à Klute saute en effet aux yeux à plusieurs reprises (Mark Ruffalo, qui évoque discrètement Donald Sutherland et surtout les scènes de rue), le scénario n’a pas beaucoup d’importance car ce qui est au cœur du propos est cette relation amoureuse minutieusement décrite, tentant de remonter au vertige de la question lacanienne de ce qu’est une femme. Même s’il manque (à mon sens) cette étincelle qui fait les chefs-d’œuvre, c’est un film de femme sur la femme, convaincu et honnête. À déconseiller aux voyeurs qui le confondraient avec un porno et seraient déçus !