C’est le désert de la solitude affective qui est suggéré tout au long de ce film par le biais des images et de la musique lancinante et triste, jouée au violon.
Un homme et une femme chacun trompé par leurs conjoints, dont nous ne verrons pas le visage, vont se rapprocher l’un de l’autre jusqu’à éprouver des sentiments l’un envers l’autre tout en y résistant. Ce combat, cette souffrance sont vécus dans le quotidien monotone des heures qui passent : il y a plusieurs plans sur des horloges ; les ralentis marquent cette lourdeur et cette lenteur du temps qui s’écoule quand la vie se fait attente de l’autre qui se dérobe ; les attitudes sont tout en retenue. La pluie souvent présente dans le film évoque les larmes de ces deux êtres mal aimés et en mal d’amour.
Cette solitude est renforcée par la pression sociale, exercée ici par les voisins qui surveillent, jasent, commentent et donnent des conseils et avis qui ne leur sont pas demandés…
Un très beau film, plein de pudeur, magistralement joué par les acteurs.