Des nouilles et des cigarettes.
Ca faisait longtemps que je voulais voir ce film. Je ne connaissais pas l’histoire et n’avait encore vu aucun Wong Kar Wai mais il faut bien commencer quelque part. Déjà familier de Tony Leung pour l’avoir vu dans Internal Affairs, le voir ici dans une interprétation encore plus intimiste était très appréciable, surtout lorsqu’on voit avec quelle classe et quelle efficacité il remplit le rôle.
J’ai été scotché du premier au dernier plan. Maggie Cheung est hypnotisante et semble presque sortie d’un autre monde, apprêtée comme pour aller à un grand bal tout au long du film, que ce soit pour travailler ou aller chercher des nouilles.
Il y a une sorte de poésie ambiante qui ne s’arrête jamais vraiment dans ce long-métrage, sans jamais qu’il ne tombe dans la facilité, le ridicule. C’est une histoire d’amour volatile, fantasmée, dans laquelle on ne sait plus discerner ce qui nous rend heureux. Puis des choix sont faits, et ils doivent être assumés. L’histoire est close, à l’image du trou dans le mur du temple. Un enfant est né. Des regards nostalgiques depuis une fenêtre sur l’appartement de ces souvenirs rappellent seulement ce choix de placer cette histoire dans la case du passé.
La musique est un formidable leitmotiv faisant grimper la tension amoureuse et érotique toujours au bon moment, lorsque les personnages se croisent, se regardent, ou pensent à l’autre au milieu de leur travail, au milieu d’une cigarette.
Rien n’a besoin d’être dit dans ce film, ou sur ce film, au final. Il suffit de le voir. Et de comprendre.
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