À la fin, le DVD n’arrête pas de tourner

Quel film met tout le monde d’accord ? Quel film peut faire l’unanimité ?
Des questions peu pertinentes de ce genre, j’en ai vu. Et je me les suis même posé moi-même.
Il y a quelques années, ma réponse des plus directes et sincères à ces interrogations aurait été : Inception. J’étais tellement subjugué par ce film que je pensais sincèrement que c’était une des œuvres les plus abouties, intéressantes et passionnantes.

Le premier trailer que j’en avais vu était assez étrange, presque expérimental, et ne m’avais pas du tout emballé. J’y suis quand même allé… Après tout pourquoi pas ? J’ai donc découvert Inception à sa sortie. Je l’ai découvert… encore et encore.

J’ai vu ce film en salles, à la télévision, sur mon ordinateur… Je l’ai vu avec mon père, ma mère, mes sœurs (et j’ai pas de frère), avec des amis, des cousins, des nouvelles rencontres… Je l’ai vu assis sur un fauteuil, assis par terre en tailleur, allongé dans un lit… Je l’ai vu en français, en anglais, en espagnol…
Peut-être est-ce le film que j’ai le plus vu de toute ma vie. Je n’ai pas compté de combien de fois il est question, mais le chiffre n’est pas fixé et il grandira encore.
Aujourd’hui, si vous demandez à quelqu’un de ma famille proche quel est mon film préféré, il y a de grandes chances qu’il réponde Inception.
Je ne peux alors pas dire que c’est le cas, mais il est certain qu’il fait partie de mes gros coups de cœur.

Il m’a tout donné, et j’ai tout accepté. Ça arrive assez rarement pour être souligné, mais je rêve que ça arrive plus.

Je rêve de voir des films aussi bien construits.
Je rêve de voir des films aussi entraînants.
Je rêve de voir des films aussi marquants.

Une impression me vient désormais quant à ce chef d’œuvre : on résume Inception à sa dernière image. « La toupie s’arrête ou pas ? » Si toutes les théories m’amusaient fort bien au début, je dois dire que je n’en ai absolument plus rien à faire. Ce n’est pas pour rien que la scène se coupe à ce moment (et ce n’est pas ni une facilité ni prendre le spectateur pour un idiot). Les émotions qui accompagnent tout ce moment sont phénoménales. Cette notion sublime d’accomplissement, de fin de voyage, de retour au normal… La fin d’Inception (c’est-à-dire tout ce qu’il y a à partir du réveil dans l’avion) est parfaite.

Et il ne faut pas oublier tout ce qu’il y a avant. Comme d’habitude chez Christopher Nolan, rien n’est laissé au hasard, et la quantité de détails à chaque instant rend le tout d’une densité stupéfiante.

En fait, un terme revient pour décrire le résultat. Un terme bien plus percutant qu’il n’en a l’air. Inception est un divertissement intelligent.

Moi qui cherche souvent à découvrir les pépites du 7e art que je ne connais pas encore, j’ai tendance à m’éloigner de celles qui m’ont donné cette passion. Inception me rappelle que les surprises sont partout. Dans le cinéma actuel ou des années 30, dans le cinéma russe ou américain, dans le cinéma indépendant ou les blockbusters, on peut trouver partout quelque chose qui nous convient.

Quand on a face à nous une réalisation aussi généreuse que ce que Christopher Nolan nous a offert en 2010, je me demande bien ce qu’on peut demander de plus.

Quel film met tout le monde d’accord ? J’ai bien conscience que la réponse est aucun. Pour bien des raisons, il y aura toujours des « pour » et des « contre ». Mais en ce qui me concerne avec Inception, tout est bon, je prends, je suis comblé.

Non, rien de rien. Non, je ne regrette rien. Ce film… me fait tourner la tête.