Le cinéma jordanien se fait rare en France. Il est donc intéressant de se pencher sur la trouvaille Inchallah un fils. Ce drame peut s'attaquer sous différents angles ce qui le rend pertinent dans son approche de la société jordanienne.
Pour faire simple, Nawal, dont le mari meurt, se retrouve dans la complexité de la succession selon les règles religieuses. Premier élément, il y a déjà le cheminement de cette femme qui doit faire le deuil de son mari. En parallèle, elle assume ses responsabilités de mère malgré la douleur et ce chamboulement terrible. Dans ce rôle, la palestinienne Mouna Hawa est exceptionnelle.
C’est alors que vient le thème complexe de la succession qui est vraiment difficile à vivre pour elle. Étant une femme avec une fille unique, c'est le frère de son défunt mari qui a le pouvoir sur la succession. Du jour au lendemain, elle peut donc tout perdre. Être à la rue et ne plus avoir la garde de sa fille. On peut, d'un certain regard, voir ça comme une critique du système religieux mis en place en Jordanie.
Inchallah un fils ne s’arrête pas à cette unique lecture. Finalement, le problème vient-il du système en lui-même ou de l’homme corrompu ? Alors que les règles ont été établies dans un certain esprit moral, celles-ci sont détournées par l’avidité.
Il n’y a pas une vérité générale dans tout ce marasme. Enfin si, peut-être une seule, pour être libérée de ce poids, Nawal doit être enceinte d’un garçon. Une attente comme un signe divin pour contrecarrer les règles religieuses la privant de tout.