Le cinéma jordanien arrive à nous par le biais du film Inchallah un fils présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023. Durant 1h50, la caméra du cinéaste Amjad Rachid nous embarque aux côtés de Nawal, une femme qui, suite au décès soudain de son mari, va devoir tout mettre en œuvre pour ne pas perdre sa maison et sa fille… dans une société patriarcale où l’absence d’un homme dans une famille peut mettre à la rue une femme, quasiment du jour au lendemain.

C’est donc un véritable combat qu'engage Nawal pour résister au harcèlement de son beau-frère, bien décidé à mettre la main sur sa voiture, sa maison et même obtenir la garde de sa fille.

À la manière d’un Asghar Farhadi, le cinéaste nous embarque dans un thriller social captivant, dans lequel on s’identifie pleinement au personnage principal dont le quotidien va tourner au cauchemar. La seule solution pour elle passe par une grossesse qui lui permettrait d’obtenir un délai de neuf mois avant que tout s’effondre autour d’elle.

Inspiré par l’histoire d’un parent proche, ce jeune réalisateur jordanien signe un premier film captivant comme un thriller, qui nous plonge au cœur d’une société rétrograde où les femmes subissent la pression constante des hommes et d’une religion omniprésente.

Un film d’émancipation plein de chagrin et de douleur, mais aussi d’espoir, avec cette rage et cette envie de résister qui habite cette femme. Brillant !

https://www.hop-blog.fr/inchallah-un-fils-un-premier-film-remarquable-signe-amjad-rachid/

BenoitRichard
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste FILMS de 2024

Créée

le 2 avr. 2024

Critique lue 26 fois

2 j'aime

Ben Ric

Écrit par

Critique lue 26 fois

2

D'autres avis sur Inchallah un fils

Inchallah un fils
AnneSchneider
8

En Jordanie, naître femme ou n’être pas

Où l’on découvre que, dans la Jordanie actuelle, une veuve, même mère, n’est que de peu de poids, parmi les héritiers de son défunt mari, si elle n’est pas mère d’un fils… C’est ce dont...

le 10 mars 2024

9 j'aime

2

Inchallah un fils
Cinephile-doux
8

Veuve contre tous

Premier film jordanien à être sélectionné au Festival de Cannes, Inchallah un fils s'inscrit dans la lignée des films moyen-orientaux qui tracent un portrait de femme en lutte pour son honneur, sa...

le 6 juil. 2023

9 j'aime

Inchallah un fils
Sergent_Pepper
7

Pick (me) up

Il n’est pas difficile de faire de la vie d’une femme en Jordanie un thriller : tout, dans cette société corsetée par les traditions et un patriarcat inamovible, contribue à contraindre et rendre...

le 11 mars 2024

6 j'aime

Du même critique

Le Mans 66
BenoitRichard
5

Critique de Le Mans 66 par Ben Ric

Déçu par Le Mans 66, film dans lequel je n'ai vu qu-une banale histoire de rivalité, pleine de testostérone, de vroum vroum et de "c’est qui meilleur" ? Certes les voitures sont belles, la...

le 16 nov. 2019

26 j'aime

1

Antoinette dans les Cévennes
BenoitRichard
5

décevant

Difficile pour moi de comprendre la quasi unanimité critique autour du film de la réalisatrice Carole Vignal dans lequel on suit une femme partie randonner dans les Cévennes sur les traces de son...

le 20 sept. 2020

24 j'aime

2

Deux moi
BenoitRichard
4

Critique de Deux moi par Ben Ric

Retour à Paris pour Klapish qui propose un film (en gros) sur le thème de la solitude des grandes villes et de l’impact du numérique sur nos relations humaines. Sans doute un film intéressant pour...

le 15 sept. 2019

22 j'aime